Dans le carnet de Blanche

Tout d'abord, on trouve le Marquis et la marquise de La Tour, Asciscle et sa femme Clémentine, née de Montredon. 

Lui est né en 1815, elle en 1819. Ils sont tous les deux morts à la fin du 19e siècle. Ils ont légué le château de Saint Ignan à leur descendance (voir le 17 novembre, la vie de château). C'est d'ailleurs lui qu'on voit de de 3/4 sur le tableau au mur alors qu'elle, cheveux blancs, est encore à tricoter parmi les vivants. 

J'aime d'abord l'incroyable prénom : Asciscle… On pense à bésicles, astique, assis… 

Assis, il ne l'est pas. Une fois encore, l'homme est debout, la femme assise. Juste partage des taches, lui veille, elle se repose(?).

Aciscle arbore une moustache fournie et des favoris. De petits yeux clairs. On dirait un personnage de Balzac… Le nœud papillon, la montre à gousset bien visible, les joues pleines, la main dans la poche et l'autre appuyée sur une rambarde (de carton?), le marquis a l'air ma foi fort content de son lui. Pourtan t la révolution est passée par là mais, en province, la noblesse garde sa prestance.

La marquise est toute en arrondis : le visage, les deux yeux noirs, le nez, le menton. Sa coiffure, raie au milieu et chignon lâche, cache ses oreilles et trouve écho, plus bas, dans l'arrondi de la robe toute plissée et soyeuse. Je l'aime bien, j'aime bien son regard qui m'apparaît à la fois doux et décidé. Elle tient à la main un livre entrouvert (une Bible, on parie?).

En tout cas, l'époque n'était pas aux grands sourires ni aux blagues (faire deux oreilles de lapin avec les doigts derrière celui qu'on photographie) pendant les séances photographiques. 

Petit détail, on retrouve sur chacune des photos, le même gland de rideau comme s'il s'agissait des deux côtés (cour et jardin) d'une même scène de théâtre. 

Comments

[framboise]

tout à fait inconsciemment alors!

[Anne]

Maintenant, je sais pourquoi tu as proposé le prénom de Blanche, coquine !